Les thérapies cognitives et comportementales au secours des enfants migraineux

Magazine santé, les dossiers Santé

Les thérapies cognitives et comportementales au secours des enfants migraineux

Le mardi 7 janvier 2014 à 19:15
Thérapie Enfant

Les enfants aussi peuvent souffrir de migraines. Ils seraient 15 % en France à devoir affronter des maux de tête chroniques, dont 1,75 % de vraies migraines. Dans les formes les plus sévères, menant généralement à une médication excessive, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) représentent une alternative intéressante très efficace.

Les douleurs générées par les migraines peuvent être telles qu’elles mènent à une escalade médicamenteuse. Les antalgiques sont progressivement consommés en excès (dosage et fréquence) dans l’espoir d’apporter un soulagement, voire de prévenir la survenue des crises. Or les prises importantes d’antidouleurs peuvent avoir des effets contre-productifs, à savoir entraîner des migraines de plus en plus résistantes aux antalgiques.

Afin d’évaluer l’efficacité de certaines thérapies, des chercheurs ont suivi 135 enfants âgés de 10 à 17 ans, atteints de migraine chronique (plus de 15 crises par mois) et tous traités par le même antalgique. La moitié d’entre eux ont également suivi une TCC (enseignement des diverses techniques de gestion de la douleur : hypnose, relaxation, rétrocontrôle), tandis que les autres bénéficiaient de séances d’éducation thérapeutique (mécanismes de la migraine, gestions de crise, facteurs aggravants ou déclenchants - sommeil, alimentation, etc.). Après un an de suivi, la TCC a montré une efficacité deux fois supérieure à celle de l’éducation thérapeutique pour réduire le nombre de crises de migraine.

En conclusion, la thérapie comportementale est efficace et plus performante qu’une simple éducation thérapeutique pour prendre en charge la migraine chronique chez les jeunes patients. L’atout de la TCC est son action sur l’appréhension de la crise, un facteur bien connu pour amplifier l’intensité des crises. Parallèlement, la TCC contribue à diminuer la consommation d’antalgiques et à prévenir la résistance médicamenteuse chez les migraineux.

Le seul inconvénient est que les TCC sont prises en charge à l’hôpital, mais pas en ville.

Par Dr Philippe Presles le 07 Janvier 2014, Source:
Powers S.W. et la., JAMA, 2013 Dec 25;310(24):2622-30. doi: 10.1001/jama.2013.282533, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24368463.
Crédit image : Fotolia.com © goodluz