Inde: les policiers d'élite chargés de l'enquête sur le viol et le meurtre d'une soignante

La plus haute instance policière de l'Inde a pris en charge mercredi l'enquête sur le viol et le meurtre d'une jeune soignante, un crime qui a suscité l'indignation et incité les médecins des hôpitaux publics à se mettre en grève.

Le corps de cette femme de 31 ans avait été retrouvé vendredi, portant de multiples blessures, dans un hôpital public où elle exerçait à Calcutta, capitale de l'Etat du Bengale occidental.

L'autopsie a confirmé le viol et l'homicide.

La haute cour de Calcutta a transféré l'affaire mardi au Bureau central d'enquête, une structure d'élite, afin d'"inspirer confiance au public".

Dans une pétition adressée au tribunal, les parents de la jeune femme ont dit soupçonner que leur fille a été victime d'un viol collectif, selon la chaîne indienne NDTV.

Les médecins travaillant dans les hôpitaux publics dans différents Etats indiens ont interrompu les soins non urgents pour une durée "indeterminée", réclamant justice et davantage de sécurité sur leur lieu de travail.

La police a arrêté un homme qui travaillait dans le même hôpital que la victime, en aidant les patients dans les files d'attente, mais les policiers ont été accusés d'avoir mal géré l'affaire.

Les violences sexuelles à l'encontre des femmes sont très répandues en Inde, avec en moyenne près de 90 viols par jour signalés en 2022 dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants.

Cette nouvelle agression a réveillé le souvenir du viol et du meurtre dont avait été victime une jeune femme dans un autobus en 2022 à New Delhi.

Cette affaire, qui avait déclenché de gigantesques manifestations, était devenue révélatrice de l'incapacité de la société conservatrice indienne à gérer la violence sexuelle à l'encontre des femmes.

Sous la pression de l'opinion publique, le gouvernement avait promulgué des peines plus dures pour les violeurs, et même la peine de mort pour les récidivistes.

De nouvelles infractions ont été introduites, notamment le harcèlement, et des peines de prison pour les fonctionnaires n'ayant pas enregistré les plainte pour viol.

Idrees MOHAMMED, © 2024 AFP