Selon une étude de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (Cnam), près de 30.000 Français auraient eu recours à une chirurgie de l’obésité en 2011, soit un nombre d’opérations annuelles multipliépar deux par rapport à 2006. Ce chiffre inquiète les autorités qui dénoncent « des interventions lourdes, trop risquées et pas toujours nécessaires »…
Pour vaincre leur obésité, près de 30.000 Français se sont fait opérer en 2011. Huit opérés sur 10 étaient des femmes, âgées en moyenne de 39 ans, et 700 patients avaient moins de 20 ans.
Rappelons que ces opérations sont réservées aux personnes souffrant d’obésité dite « morbide », c’est-à-dire en cas d’indice de masse corporelle supérieur ou égal à 40 kg/m2 (c’était le cas de 550.000 Français en 2012, 1,2% de la population), avec des facteurs de risque associés : en 2011, un patient opéré sur quatre était atteint d’une hypertension artérielle, un sur dix d’un diabète, d’un asthme, d’une BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), d’une hypercholestérolémie ou d’un syndrome d’apnées du sommeil.
Si la pose réversible d’un anneau gastrique de taille ajustable était le type d’intervention le plus pratiqué avant 2006, 75% des opérations reposent aujourd’hui sur des techniques de dérivation de l’estomac (by pass) ou de réduction gastrique (sleeve gastrectomie). Or ces dernières sont « plus lourdes et plus risquées ». Elles ne sont pas anodines et sont soumises à un lourd suivi avec parfois un traitement postopératoire à vie.
La Cnam souhaite rappeler « toute l’importance de la diététique et d’une bonne hygiène de vie en première intention », de sorte que l’opération chirurgicale ne représente que la solution de dernier recours. Autrement dit, il faut privilégier l’action comportementale à l’intervention chirurgicale, ce qui ne semble pas toujours être le cas, puisque « 30 % des interventions pratiquées sur des hommes et 20 % sur des femmes ne seraient pas justifiées médicalement », indique la Cnam.
Enfin, autre constatation : il existe de fortes disparités entre régions et entre établissements, lesquelles ne correspondent pas à la fréquence régionale de l’obésité, ce qui pose la question du choix éclairé de la technique chirurgicale proposée au patient…
En pratique, un meilleur encadrement et une actualisation des bonnes pratiques en chirurgie de l’obésité sont souhaitables et urgents, en particulier pour la prise en charge des plus jeunes.
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Point d’information Assurance maladie, 21 février 2013, http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents
/21022013_DP_ChirurgieBariatrique.pdf.
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