Selon l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT), aujourd'hui, près d'un jeune de 17 ans sur deux a déjà consommé du cannabis (47,8 %) et pour près d'un jeune sur dix (9,2 %), cette consommation atteint ou dépasse dix prises dans le mois.
Autre constat inquiétant : la présence quasi automatique de l'alcool, du tabac et parfois des psychostimulants, chez certains gros consommateurs de cannabis. Les parents qui auraient autrefois fumé quelques joints et pourraient être tentés d'en minimiser les conséquences, doivent savoir que les risques d'addiction n'ont plus rien à voir avec ce qu'ils ont connu.
En effet, le cannabis rend plus rapidement addict !
Deux raisons à cela : déjà, la teneur en THC (tétrahydrocannabinol) qui est la molécule responsable des principaux effets psycho actifs du cannabis, est passée de 2 - 3 % par gramme d'herbe dans les années 70 à 10-15 % en moyenne aujourd'hui. Ensuite, dans le cannabis qui se retrouve sur le marché, la part du cannabidiol (CBD) - substance naturellement présente - n'a cessé de baisser alors que le CBD diminue les conséquences psychologiques négatives du THC comme la dépendance, l'anxiété ou les psychoses.
Le cannabis est trop souvent pris comme «béquille»
Si dans les années 68, la curiosité intellectuelle motivait les jeunes à expérimenter cette drogue, aujourd'hui, c'est davantage pour gérer le stress, trouver le sommeil, parce qu'on se sent seul, parce que c'est interdit, etc. Autrement dit, le cannabis comble plus souvent un manque et c'est pourquoi il est plus difficile de s'en passer.
Des conséquences multiples
La consommation des 15-24 ans intervient en pleine maturation du cerveau. Conséquence : comparativement aux non consommateurs de cannabis, les consommateurs précoces ont un risque accru de ne pas dépasser le niveau du baccalauréat. Enfin, pris de façon chronique, le cannabis est aussi dangereux que le tabac pour la gorge et les poumons. Il est enfin néfaste pour l'immunité, la fertilité, l'érection et augmente le risque de survenue d'un cancer de la vessie.
Les parents invités à réagir
Pour ceux qui surprennent leur ado en train de fumer un joint, le dialogue est recommandé. A faire : lui demander depuis quand il consomme, si cela lui arrive souvent, ce qu'il ressent, s'il a envie d'arrêter, s'il veut de l'aide, etc. Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) ont l'habitude de recevoir des jeunes et peuvent aussi conseiller des parents dépassés par la situation.
, Source:
- Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies : «Cannabis», https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cannabis/
- Inserm : «Consommation précoce de cannabis et influence sur les résultats scolaires : le lien se précise ?», 18/05/17, http://presse.inserm.fr/consommation-precoce-de-cannabis-et-influence-sur-les-resultats-scolaires-le-lien-se-precise/28377/
- Le Figaro : «Le cannabis et les consommateurs ont changé», 08/10/17, http://sante.lefigaro.fr/article/le-cannabis-et-les-consommateurs-ont-change/
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