Les cours avant 8h30 sont nuisibles à la santé des jeunes

Les experts de l’Académie Américaine de Pédiatrie (American Academy of Pediatrics, AAP) recommandent pour les collégiens et les lycéens de ne pas faire démarrer les cours avant 8h30 afin de respecter le rythme biologique des jeunes.

Selon une publication de l’Académie Américaine de Pédiatrie, les cours ne devraient pas commencer avant 8h30, ce qui permettrait de lutter contre les effets délétères du manque de sommeil des jeunes. En effet, le rythme biologique des ados se modifie à la puberté, avec un décalage d’environ 2 heures de l’endormissement et du réveil. Ainsi l’horloge biologique des enfants est plutôt matinale, tandis que celle des ados est tardive, avec des difficultés à s’endormir tôt et à se réveiller tôt.

Or le rythme scolaire, lui, ne change pas, ce qui entraîne un manque de sommeil dont les conséquences sont loin d’être négligeables : dépression, anxiété, obésité, résultats scolaires en baisse, accident de voiture, etc. Selon l’étude rapportée par l’Académie Américaine de Pédiatrie, où les cours ont été retardés de 7h35 à 8h55 dans huit lycées, le nombre d’accidents a diminué de 70 %, les risques d’obésité et de dépression ont chuté et la qualité de vie s’est améliorée.

En France aussi cette dette de sommeil existe et se creuse. Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), elle concerne 30 % des 15-19 ans ; 25 % des jeunes de 15 ans dorment déjà moins de 7 heures par nuit.

En pratique, si l’on ne peut décaler les horaires scolaires, on peut agir sur l’hygiène de vie et sur les comportements qui participent, eux aussi, aux difficultés d’endormissement. En effet, les perturbateurs de l’horloge biologique ne manquent pas : outre les devoirs scolaires, les activités extrascolaires et les « petits boulots », les films sur ordinateur, les tchats, les SMS, les jeux en ligne, l’écoute de musique sont autant d’activités stimulantes et addictives qui empêchent de trouver le sommeil. La lumière bleue émise par les écrans (télé, ordinateur, téléphone…) est aussi susceptible d’altérer l’horloge biologique et de renforcer les difficultés d’endormissement.

En conclusion, si les ados ont physiologiquement du mal à s’endormir tôt et que l’on ne peut retarder l’heure du lever, il faut recommander un « couvre-feu » sur les objets connectés et toutes les activités stimulantes. L’objectif pour un ado est de dormir au moins 9 heures.

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Académie Américaine de Pédiatrie, http://www.aap.org/en-us/about-the-aap/aap-press-room/Pages/Let-Them-Sleep-AAP-Recommends-Delaying-Start-Times-of-Middle-and-High-Schools-to-Combat-Teen-Sleep-Deprivation.aspx.

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