Au cours du 9e Congrès francophone d'allergologie, les spécialistes ont résumé et proposé des mesures simples pour prévenir l’apparition d’une allergie. Quelle alimentation pendant la grossesse et dans la petite enfance et quel serait l’environnement idéal ?
Quel est le rôle de l’hérédité ?
Les allergies ont une composante héréditaire, mais leur transmission n’est pas automatique : seuls 20 à 60 % des enfants nés de parents allergiques le deviendront à leur tour. De même, des parents non allergiques peuvent donner naissance à un enfant allergique dans 5 à 15 % des cas.
Si l’on ne peut pas intervenir sur le plan génétique, on peut en revanche agir sur l’environnement pour prévenir la survenue d’une allergie chez tous les enfants, avec ou sans antécédents familiaux allergiques.
Quelles sont les mesures de prévention des allergies ?
Des mesures simples et les moins contraignantes possibles sont proposées :
· Pas de régime chez la femme enceinte excepté l’éviction de la cacahuète, par mesure de précaution et dans la mesure où cet aliment n’est pas essentiel (sans exclure les traces et l’huile d’arachide).
· Allaitement maternel pendant 4 à 6 mois.
· Pas d’exclusion alimentaire chez la femme allaitante.
· En cas d’utilisation du biberon ou en complément de l’allaitement, le choix du « lait » est fonction du risque allergique (hypoallergénique, hydrolyse extensive…). À noter que les formules à base de protéines de soja (« jus de soja ») ne sont pas conseillées dans la prévention primaire de l’allergie. Leur utilisation est réservée, après l’âge de 6 mois, dans certains cas d'allergie aux protéines du lait de vache.
· Diversification à partir de 4-6 mois : il est conseillé de poursuivre l’allaitement maternel exclusif ou de donner uniquement un lait jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois, plutôt 6 mois chez ceux qui ont des parents ou une fratrie qui présentent déjà une allergie.
· Aucune exposition au tabagisme passif dans l’enfance et pas de tabagisme de la mère pendant la grossesse.
· Pas d’éviction préventive systématique des animaux de compagnie. Par exemple, en prévention primaire, si la fratrie ne présente pas une allergie à ces mêmes animaux, il ne faut pas retirer les animaux du domicile.
· Pas d’éviction préventive systématique de la crèche. Par exemple, le placement précoce en crèche diminue le risque d’eczéma, de sifflements et d’asthme uniquement pour les nourrissons sans antécédent maternel d’asthme, alors qu’il est néfaste dans le cas contraire.
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9e Congrès francophone d'allergologie, 15-18 Avril 2014.
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