Deux questions pour dépister le syndrome d’apnées du sommeil

En se basant sur l’expérience clinique des praticiens, des chercheurs montrent que l’on peut efficacement dépister le syndrome d’apnées du sommeil en ne posant que deux questions simples aux patients. Ce test pourrait permettre de s’affranchir de l’examen de référence, l’enregistrement polysomnographique…

Le syndrome d’apnées du sommeil est fréquent, il concerne entre 2 et 4 % de la population adulte.

Il se caractérise par de multiples arrêts respiratoires durant le sommeil, suivis d’une reprise bruyante de la respiration, souvent à l’origine du ronflement. Ces pauses respiratoires altèrent la qualité du sommeil et entraînent une dangereuse somnolence diurne, mais constituent également un important facteur de risque cardiovasculaire, d’où l’intérêt de dépister ce syndrome. Les médecins disposant actuellement de questionnaires de dépistage longs et compliqués, des chercheurs ont tenté de les simplifier. Au final, ils n’ont retenu que deux questions :

1) Votre conjoint vous a-t-il jamais donné un coup de coude ou vous a-t-il secoué parce que vous ronflez ?

2) Cela s’est-il produit parce que vous avez cessé de respirer pendant votre sommeil ?

L’efficacité de ces deux seules questions a été testée sur le terrain, chez des patients consultant dans un centre de sommeil et juste avant la réalisation d’une polysomnographie, un enregistrement des paramètres du sommeil, examen diagnostique de référence du syndrome d’apnées du sommeil.

Sur 438 patients, 128 patients ont été orientés vers une polysomnographie pour confirmer un diagnostic d’apnées du sommeil, majoritairement des hommes, en surpoids, âgés en moyenne de 51 ans et souffrant de somnolence diurne excessive. Dans plus de 77 % des cas, ces sujets avaient répondu par l’affirmative à l’une ou aux deux questions retenues. Autrement dit, le fait d’être réveillé par son conjoint pour des épisodes d'arrêt respiratoire a une valeur prédictive de 90 %.

La sensibilité de ces deux questions, évaluée respectivement à 65 % et 67 %, semble suffisante pour en faire des outils de diagnostic assez fiables pour remplacer l’examen polysomnographique, lequel impose encore le plus souvent de passer une nuit dans un centre du sommeil.

Bien entendu, vous-même vous pouvez vous poser ces deux questions, d’autant plus si vous êtes un homme de plus de 50 ans en surpoids. En cas de réponse positive, consultez sans tarder. Les traitements existent et ils sont efficaces pour diminuer les risques cardiovasculaires et la somnolence diurne.

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Fenton M. et al., CHEST 2014; 145: 518–524.
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