Retrait de permis de conduire pour alcoolémie élevée, l’analyse des cheveux avant de conduire à nouveau ?

De nouveaux tests réalisés sur les cheveux sont préconisés pour estimer la consommation d’alcool des conducteurs.

L’alcool est impliqué dans 30 % des accidents de voiture mortels et plus de 5.000 accidents par an surviennent avec des conducteurs ayant une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l, le maximum autorisé.

Le permis de conduire peut être supprimé ou suspendu pour les conducteurs ayant été détectés avec une alcoolémie trop élevée. Une question se pose : lorsqu’il récupère son permis de conduire, ce conducteur est-il enfin devenu sobre et conscient des risques ? Où va-t-il récupérer un permis et rester un danger public ? Il ne suffit bien évidemment pas de lui poser la question. Des tests sont donc réalisés lors de visites médicales. Mais ces tests, prélèvements urinaires ou sanguins, ne témoignent de la consommation d’alcool que pour les quelques jours précédents. Ils sont donc insuffisants, le conducteur concerné pouvant cesser de boire momentanément, uniquement en vue du contrôle.
Certains pays européens (Allemagne, Suisse, Italie…)  utilisent des tests sur les cheveux pour détecter la consommation d’alcool, car cette méthode offre une fenêtre de détection de la consommation d’alcool pour une durée bien plus longue, 3 cm de cheveux permettant d’estimer la consommation d’alcool pendant les 3 mois précédents.

Dans les cas de suppression du permis de conduire pour des durées de 3 mois ou plus, l’analyse de l’éthylglucuronide dans les cheveux pourrait donc être envisagée en France. Cette analyse est totalement indolore et l’académie de pharmacie préconise qu’elle soit systématiquement pratiquée lors des contrôles médicaux avant restitution d’un permis de conduire chez une personne ayant été sanctionnée pour conduite en état d’ivresse. Cette analyse capillaire est reconnue par la justice et prévue par le décret n°2003-293 du 31 mars 2003 relatif à la Sécurité Routière et l'article 221-3 du Code de la Route.

Reste une question liée aux libertés individuelles. On peut être alcoolique et responsable, et s’abstenir de conduire en état d’ivresse. On peut aussi ne boire que rarement, mais pourtant conduire en état d’ivresse ...

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« Si la restitution du permis de conduire ne tenait qu’à un cheveu ? » Académie Nationale de Pharmacie, communiqué du 6 janvier 2015.
« L’alcool, un danger mortel sur la route » Patrick MURA, Chef du service de toxicologie et pharmacocinétique, Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers, membre de l’Académie nationale de Pharmacie.
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