Selon un arrêté qui prendra effet en janvier 2014, 59 colorants utilisés dans les encres de tatouage et les produits cosmétiques seront interdits. Des raisons de sécurité sont évoquées. En effet, selon Cécile Vaugelade de l’Agence de sécurité sanitaire et du médicament (Ansm), nous ne disposons pas « de données suffisantes » pour s’assurer de leur « innocuité ».
Même si selon les autorités, 27 colorants de couleur rouge, 13 blanc, 13 orange, 12 jaune, 6 noir, 3 violet et 3 brun restent autorisés, les représentants des tatoueurs français se mobilisent. Les tatoueurs vont se retrouver privés d’une partie de leurs couleurs. À noter cependant qu’une partie des colorants interdits par l’Ansm ne font déjà plus partie de la palette des tatoueurs, car considérés comme « trop photosensibles », précise Tin-Tin, président du Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT). Mais la plus grande crainte est que nombre de Français se dirigent vers des tatoueurs clandestins qui méconnaissent les « précautions sanitaires et qui s’approvisionnent en pigments en Chine ».
Le débat n’est pas nouveau
La France sera le seul pays à interdire 59 colorants. Pourtant, le débat n’est pas nouveau, le Syndicat national des dermatologues (SNDV) ayant déjà en début d’année alerté sur la composition des encres, contenant tour à tour de l’aluminium, du cadmium, du mercure, du nickel, du titane, du silicone ou encore des hydrocarbures aromatiques polycycliques (benzopyrène, benzoanthrascene), des substances cancérigènes pour la plupart. Selon les pigments, des dermatoses variées sont possibles, voire plus souvent des allergies cutanées. En pratique, les dermatologues recommandent aux sujets présentant des affections cutanées chroniques d’éviter les tatouages, ainsi qu’aux personnes à risque de cancer de la peau, le tatouage pouvant rendre difficile le dépistage des mélanomes.
En réalité, les accidents sont rares et les tatoueurs regrettent que les actions ne soient pas davantage orientées vers des précautions en termes de pratique, en concertation entre tatoueurs professionnels et médecins.
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