Troubles visuels brutaux : et si c'était un « jeu » dangereux ?

Les réseaux sociaux offrent le meilleur comme le pire, et certains défis dangereux en sont la triste illustration. Certains d'entre eux entraînent des troubles visuels. C'est pourquoi une question devrait être posée à tout enfant présentant un trouble visuel persistant, survenu sans raison apparente : « As-tu joué à un jeu inhabituel dernièrement ? »

Si le « jeu » du foulard consiste à s'étrangler, celui de la tomate consiste à rester en apnée à glotte fermée, le plus longtemps possible. Le principal risque est la survenue d'un malaise avec perte de connaissance, qui a au moins le mérite d'attirer l'attention d'un adulte. Mais lorsqu'il n'y a pas de perte de connaissance, le malaise n'est pas forcément remarqué. Il peut pourtant s'accompagner d'une confusion, de vertiges, de maux de tête et de troubles visuels persistants qui sont parfois le seul motif de plainte de l'enfant !

Une pratique plus répandue que les adultes ne le pensent
Environ 40% des élèves de CE1 - CE2 y auraient joué au moins une fois ! Et pour 7% des enfants devenus « accros » aux sensations éprouvées (on parle alors « d'hypoxyphilie »), la pratique serait même quotidienne ! Cette addiction toucherait autant les filles que les garçons, quels que soient la classe sociale et le niveau de réussite scolaire. En outre, comme l'enfant qui a relevé le défi doit désigner d'autres enfants qui doivent à leur tour le relever, le nombre d'enfants ayant finalement participé peut très vite augmenter.

Informer ses enfants
Il ne suffit pas de croire qu’un enfant n'a pas le profil pour jouer à ces jeux dangereux. Pris dans le tourbillon des copains qui le font tous et/ou par peur de passer pour un lâche, on ne sait jamais comment un enfant peut réagir. Or prendre le temps de lui expliquer que ce type de défi n'a rien d'innocent, et que quelqu’un peut y laisser la vie est efficace. En effet, 76% de ceux qui refusent de jouer à ces jeux en connaissent les risques, contre 48% seulement parmi les participants. Évidemment, si l'information a lieu à l'école, c'est encore mieux !

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Le Généraliste : «La pédiatrie, au défi des nouveaux jeux à risque», 23/02/18, www.legeneraliste.fr/actualites/article/2018/02/23/la-pediatrie-au-defi-des-nouveaux-jeux-a-risque_313856.