Infirmière tuée à Reims: le suspect, mis en examen, voulait "se venger" du "personnel hospitalier"

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Infirmière tuée à Reims: le suspect, mis en examen, voulait "se venger" du "personnel hospitalier"

Le mercredi 24 mai 2023 à 12:54 enquête hôpitaux homicide

Infirmière tuée à Reims: le suspect, mis en examen, voulait "se venger" du "personnel hospitalier"

Drapeaux tricolores en berne à l'entrée de l'hôpital de Reims où a été mortellement blessée une infirmière, le 24 mai 2023
Drapeaux tricolores en berne à l'entrée de l'hôpital de Reims où a été mortellement blessée une infirmière, le 24 mai 2023

L'homme suspecté d'avoir mortellement agressé au couteau une infirmière lundi au CHU de Reims pour "se venger" du "personnel hospitalier", blessant également une secrétaire, a été mis en examen et écroué mercredi pour "assassinat" et "tentative d'assassinat".

Le mis en cause, qui souffre "de schizophrénie et de paranoïa", a été placé en détention provisoire "conformément aux réquisitions du parquet", a précisé le procureur de Reims, Matthieu Bourrette

Ce Rémois de 59 ans, célibataire et sans profession, est suivi depuis 1985 et reconnu comme adulte handicapé, a-t-il détaillé lors d'une conférence de presse.

Le suspect a déclaré en garde à vue avoir donné "plusieurs coups de couteau" aux victimes "en raison de leur qualité" et en "vouloir à la psychiatrie", a-t-il ajouté.

Il a reconnu ses actes, précisant "avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois". Il dit avoir acheté le jour même le "couteau de cuisine", d'une lame de 20 cm, qu'il a utilisé.

Minute de silence au CHU de Reims en hommage à l'infirmière poignardée à mort, le 24 mai 2023
Minute de silence au CHU de Reims en hommage à l'infirmière poignardée à mort, le 24 mai 2023

Lors de son interpellation, il avait déclaré aux policiers qu'à "chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger" d'avoir été "maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique", a poursuivi le procureur.

- Abolition du discernement -

Les deux victimes ont été attaquées au couteau lundi en début d'après-midi dans les vestiaires de leur service au CHU de Reims. L'infirmière, Carène Mezino, 37 ans, mère de deux enfants de 8 et 11 ans, est décédée dans la nuit de lundi à mardi.

La secrétaire médicale, âgée de 56 ans, dit "avoir reçu cinq coups de couteau". Selon le ministre de la Santé François Braun, elle est "sortie du bloc opératoire" et reste "en surveillance".

Le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette en conférence de presse au tribunal de la ville, le 24 mai 2023
Le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette en conférence de presse au tribunal de la ville, le 24 mai 2023

Le suspect avait été mis examen à Châlons-en-Champagne en 2017 pour des "violences aggravées" commises "avec un couteau" sur quatre personnes d'un établissement d'aide par le travail (ESAT) où il travaillait, après avoir arrêté son traitement, a souligné M. Bourrette.

Une audience est prévue vendredi pour statuer sur l'éventuelle "abolition" de son "discernement" dans ce premier dossier. Des mesures de sûreté "pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation sous contrainte" peuvent être décidées dans ce cadre. Son avocate a demandé un renvoi, a indiqué son cabinet à l'AFP.

Régulièrement hospitalisé et placé sous "curatelle renforcée", le suspect était soumis à un traitement médicamenteux quotidien. L'enquête devra déterminer s'il a ou non arrêté ses soins, ce qui pourrait, le cas échéant, avoir contribué "au passage à l’acte", a insisté le procureur.

- Fleurs blanches -

Une minute de silence a été observée mercredi dans tous les hôpitaux de France en mémoire à l'infirmière, dont la Première ministre Elisabeth Borne a salué "l'énergie et la douceur, l'empathie et le professionnalisme".

La Première ministre Elisabeth Borne (c) et le ministre de la Santé Francois Braun (g) observent le 24 mai 2023 à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris une minute de silence en hommage à l'infirmière tuée à Reims
La Première ministre Elisabeth Borne (c) et le ministre de la Santé Francois Braun (g) observent le 24 mai 2023 à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris une minute de silence en hommage à l'infirmière tuée à Reims

Une centaine de personnes se sont recueillies dans la cour de l'hôpital de Reims devant des fleurs blanches déposées par des collègues et des patients.

Ce meurtre "repose immédiatement la question de la situation catastrophique de la prise en charge des malades mentaux", avait réagi mardi Force ouvrière Santé.

Le personnel des établissements de soins dénonce une hausse des violences verbales ou physiques de la part des patients et de leurs accompagnants. Beaucoup d'établissements ont dû renforcer leurs mesures de sécurité et embaucher des vigiles.

Des fleurs sont déposées sur un banc devant l'hôpital universitaire de Reims le 23 mai 2023 en hommage à l'infirmière de l'établissement tuée
Des fleurs sont déposées sur un banc devant l'hôpital universitaire de Reims le 23 mai 2023 en hommage à l'infirmière de l'établissement tuée

La maire de Calais, Natacha Bouchart, a fait état mercredi d'une "agression perpétrée" la veille au sein d'une "permanence d'accès aux soins", où un homme a menacé le personnel soignant avec un cutter, blessant à la main un salarié de l'hôpital.

Placé en garde à vue, l'agresseur présumé a finalement été hospitalisé en raison de son état mental, a complété le procureur de Boulogne-sur-Mer.

Le ministre de la Santé, François Braun, doit réunir jeudi les organisations syndicales sur le sujet de la sécurité dans le secteur de la santé.

Par Catherine DAUDENHAN, avec Zoé LEROY à Lille, © 2023 AFP


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