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Cancer de la prostate : surveiller ses apports en produits laitiers
Une nouvelle étude confirme le lien entre une consommation élevée de produits laitiers et un risque accru de cancer de la prostate.
Au cours de cette étude, plus de 3.000 hommes ont répondu à un questionnaire alimentaire permettant d’évaluer leur consommation moyenne en produits laitiers. Plus de 700 d’entre eux étaient atteints d’un cancer de la prostate localisé et 1.140 d’un cancer avancé. Après avoir tenu compte des facteurs de risque de cancer (âge, indice de masse corporelle, antécédents familiaux et personnels, etc.), les chercheurs observent une relation entre la quantité de produits laitiers consommée et le risque de cancer de la prostate : les plus grands consommateurs de laitages ont présenté un risque avancé de cancer de la prostate augmenté de 43 % par rapport à ceux qui en ont mangé le moins. Ce lien n’a pas été retrouvé avec le cancer localisé, sauf chez les hommes ayant de faibles apports en calcium (moins de 712,5 mg/jour dans cette étude). Pour les auteurs, ces observations suggèrent que d’autres composants présents dans les laitages pourraient jouer un rôle dans l’augmentation du risque de cancer (acides gras, lactose…). Ces composants activeraient des médiateurs impliqués dans la croissance et la prolifération des cellules tumorales.
Rappelons que le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent (71.000 nouveaux cas estimés en 2011), loin devant les cancers du poumon et du côlon. Il constitue par ailleurs la 2e cause de décès par cancer chez l’homme (9.000 décès par an).
De nombreux facteurs de risque ont été identifiés. Si on ne peut rien contre certains d’entre eux (génétique, âge, antécédents…), en revanche il est possible de limiter ceux qui sont associés à l’hygiène de vie, et notamment d’agir sur les facteurs alimentaires. Concernant les produits laitiers, au vu des résultats de cette nouvelle étude il est conseillé d’éviter les excès en prévention du cancer de la prostate. En revanche, il est vivement déconseillé d’éliminer cette famille alimentaire. En effet, en matière d’alimentation il est nécessaire de viser la variété : c’est-à-dire qu’il faut manger de tout en quantité modérée, chaque type d’aliments apportant des éléments indispensables à l’organisme. En exclure certains peut mener à des carences préjudiciables. A noter que ne pas fumer, maintenir un poids de santé et pratiquer régulièrement une activité physique font aussi partie des facteurs protecteurs du cancer de la prostate et des cancers en général…
Par Dr Philippe Presles le 03 Juin 2014, Source:
Satkunasivam R. et coll., The Journal of Urology, Vol 191 (4), Supplement, page e833, April 2014, http://www.jurology.com/article/S0022-5347%2814%2902524-5/abstract. INCa, situation du cancer en France en 2012.
Crédit image : Fotolia.com © JPC-PROD
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