L’estime de soi a une origine culturelle chez les jeunes
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L’estime de soi a une origine culturelle chez les jeunes
Le mardi 4 mars 2014 à 19:15
Jeune
Plus que sur nos valeurs personnelles, l’estime de soi prend pour origine notre environnement culturel. C’est ce que démontre cette étude internationale du CNRS.
On pensait jusqu’à présent que chaque individu développait son estime de soi à partir de valeurs qu’il perçoit personnellement comme gratifiantes (ou non) : réussite scolaire, professionnelle, relations amicales, familiales, critères moraux à l’égard des autres, possessions, etc. Or selon cette enquête mondiale réalisée depuis 2008 auprès de 5.000 lycéens dans 19 pays d’Europe de l'Ouest, de l'Est, du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie, ce ne serait pas exact.
Les jeunes participants « fondent leur estime de soi non pas sur leurs propres valeurs personnelles (…) mais sur le fait d'accomplir les valeurs dominantes chez les autres individus dans leur environnement culturel ». Quelle que soit la culture considérée, l'estime de soi se fonde sur 4 grands points communs :
· remplir son devoir,
· aider les autres,
· améliorer son statut social,
· contrôler sa propre vie.
Mais l’importance respective de ces 4 facteurs varie selon les cultures. Par exemple, les adolescents qui vivent dans des contextes culturels où des valeurs comme la liberté individuelle et la recherche d'une vie stimulante sont mises en avant (Europe de l'Ouest, certaines régions d'Amérique du Sud) sont plus susceptibles de tirer leur estime de soi du sentiment de contrôler leur propre vie. Lorsque les cultures prônent davantage des valeurs de conformité, tradition et sécurité, les ados tirent leur estime de soi du sentiment de faire leur devoir (certaines parties du Moyen-Orient, d’Afrique, d'Asie).
En conclusion, la construction de l’estime de soi passe implicitement par l’intériorisation de valeurs appartenant à la culture. Ce processus peut « encourager les gens à agir d'une manière souhaitable du point de vue de leur société et contribuer ainsi à maintenir une solidarité sociale ».
Par Dr Philippe Presles le 04 Mars 2014, Source:
Becker M. et al., « Cultural bases for Self-Evaluation: Seeing Oneself Positively in Different Cultural Contexts », Personality and Social Psychology Bulletin. doi : 10.1177/0146167214522836, http://dx.doi.org/10.1177/0146167214522836.
Crédit image : Fotolia.com © auremar
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