Des images fixes ou animées peuvent-elles rendre malades ?
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Des images fixes ou animées peuvent-elles rendre malades ?
Le mardi 17 octobre 2017 à 11:55
Malade
On sait déjà depuis longtemps que les stroboscopes des discothèques pouvaient déclencher des crises d'épilepsies chez certaines personnes prédisposées, tout comme certains jeux vidéos faisant appel à des flashs lumineux.
Or ce qui est nouveau et beaucoup moins connu, c'est que certaines images fixes peuvent aussi provoquer ces crises d’épilepsie.
Les épileptiques photosensibles ne sont pas seuls concernés.
Les flashs intermittents de lumière pourraient stimuler des réseaux de neurones de l'aire visuelle du cerveau, à un rythme finissant par déclencher des crises d’épilepsie chez les personnes prédisposées. Des chercheurs de l'Inserm à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) ont voulu en savoir plus et pour cela, tout en leur présentant diverses images, ils ont fait passer des électroencéphalogrammes (EEG) à des personnes ayant une épilepsie photosensible et à d'autres personnes, non épileptiques. Ils se sont ainsi aperçus que parmi les non épileptiques, certaines images - comme une succession de bandes noires et blanches à fort contraste, avec un rythme d’alternance très précis - pouvaient provoquer un certain malaise (avec troubles de la vision, étourdissements, nausées, maux de tête) et pour 1 % d'entre eux, une réponse anormale à l'EEG.
Un lien avec les ondes « gamma » ?
Ces images étant déjà connues pour déclencher des ondes « gamma » dans le cerveau (ondes connues pour jouer un rôle dans l'attention), les chercheurs se demandent s'il peut y avoir un lien de cause à effet entre la vision de ces images, l'apparition de ces ondes et le déclenchement d'un malaise ou de crises. Si c'est le cas, cette découverte pourrait permettre l'élaboration d'un catalogue d'images fixes susceptible de déclencher des crises d’épilepsie (en vérifiant grâce à l'EEG si elles déclenchent ou non des ondes « gamma »), pour les bannir définitivement des vidéos et des films et ainsi, ne plus provoquer d'inconfort, voire de crise d'épilepsie chez les personnes à risque.
En pratique
Les personnes qui ont déjà ressenti un inconfort en regardant certaines images fixes ou animées à fort contraste ne doivent plus se dire que « c'était un coup de fatigue », mais peut-être qu'elles sont photosensibles sans le savoir et donc, les éviter à l'avenir. Toutefois, il n'y a pas d'argument à ce jour pour dire que continuer à regarder de telles images pourrait les rendre épileptique. En revanche, les personnes ayant une épilepsie photosensible reconnue (et qui concerne un épileptique sur 10.000) doivent vraiment les éviter à tout prix, sous peine de nouvelle crise.
Par Dr Nathalie Szapiro le 17 Octobre 2017, Source:
Current Biology : «Gamma oscillations and photosensitive epilepsy» par D. Hermes et al., 08/05/17, http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(17)30406-2?_returnURL=http%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0960982217304062%3Fshowall%3Dtrue.
Crédit image : AdobeStock
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