Faut-il avoir peur de l’huile de palme ?

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Faut-il avoir peur de l’huile de palme ?

Le mardi 19 novembre 2013 à 19:15
Huile De Palme
  • L’huile de palme est l’objet d’une polémique : elle serait mauvaise pour la santé et de ce fait pourrait faire l’objet d’une « taxe Nutella ». Qu’en est-il réellement ? Pour répondre à cette question, l’Institut de Recherche Clinique (IRC) a proposé un débat public réunissant les meilleures expertises scientifiques. Ce symposium « Huile de palme et santé » qui s’est déroulé à Paris le 4 novembre innocente cette huile végétale qui « ne présente pas plus de danger que d’autres huiles ».

L’huile de palme est massivement employée par l’industrie agroalimentaire car elle est facile à travailler (résistante à la cuisson, solide à température ambiante) et très bon marché. Outre le fait qu’elle soit accusée de déforestation, l’huile de palme contribuerait aussi à favoriser l’excès de cholestérol et serait donc impliquée dans la progression des maladies cardiovasculaires, l’une des premières causes de mortalité dans notre pays.

Or selon Jean-Yves le Déaut, vice-président de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), « l’huile de palme ne présente pas plus de danger que d’autres huiles ». Pour notre système cardiovasculaire, cette huile est même « préférable aux huiles hydrogénées » ou partiellement hydrogénées qui ont des effets délétères avérés sur la production de cholestérol (en favorisant le LDL-cholestérol ou mauvais cholestérol au détriment du LDL ou bon cholestérol). L’huile de palme remplace donc avantageusement les graisses hydrogénées dans les produits industriels.

Pour Guy André Pelouze, chirurgien cardiovasculaire et président de l’IRC, « gérer notre santé cardiovasculaire est un puzzle complexe ». Comme l’indique Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition à l'Institut Pasteur de Lille, la lutte contre les maladies cardiovasculaires nécessite d’agir sur de multiples facteurs (excès caloriques, tabac, sédentarité), l’huile de palme ne représentant ici qu’un bouc émissaire. Les dangers viennent davantage des sucres que de l’huile de palme, insiste Guy André Pelouze. Et dans ce domaine, le consommateur joue un des rôles principaux en modérant sa consommation globale en graisses et en sucres, et donc en produits industriels…

En conclusion de ce symposium, « il semble impossible d’attribuer à l’huile de palme un risque sanitaire particulier. Au contraire, l’interruption brutale de sa consommation entraînerait des déséquilibres dans nos besoins nutritifs quotidiens par la substitution de l'huile de palme au bénéfice de graisses surtout riches en acides gras saturés ou pire, contenant des acides gras trans, voire par des sucres à index glycémique élevé ».

Par Dr Philippe Presles le 19 Novembre 2013, Source:
Symposium Huile de palme et santé, Institut de Recherche Clinique (IRC), 5 novembre 2013.
Crédit image : Fotolia.com © andreas


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