Problème d’alcool : pourquoi on n’en parle pas au médecin ?
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Problème d’alcool : pourquoi on n’en parle pas au médecin ?
Le lundi 30 mars 2015 à 19:15
Médecin
Il existe un véritable problème de prise en charge de la dépendance à l’alcool : seules
8 % des personnes dépendantes ou sujettes à une consommation excessive bénéficient d’un traitement. Selon un sondage réalisé par le laboratoire Lundbeck, le dialogue est très difficile entre les médecins et leurs patients.
Par manque d’information, les personnes ayant un problème avec l’alcool ne savent pas que le médecin généraliste pourrait les aider. Elles n’abordent donc pas ce sujet avec lui, et sur les 30 % de Français ayant eu des problèmes d’alcool au cours de leur vie, seul 1 sur 5 est suivi par un professionnel de santé. Selon ce sondage mené en février 2015, « 85 % des buveurs excessifs actuels déclarent ne bénéficier d'aucun accompagnement et seuls 3 % se sont vus prescrire un médicament ». Pourtant 89 % d’entre eux considèrent être atteints d’une « vraie maladie ».
L’alcool, un sujet tabou
Deux tiers des personnes concernées n’en ont jamais parlé à quiconque et seuls 16 % des anciens concernés et 15 % des personnes concernées actuellement se sont adressées à un médecin généraliste.
La dépendance reste un sujet tabou. Le dialogue est difficile à établir et une majorité de personnes tarde à se tourner vers le médecin généraliste. Ainsi 44 % des anciens dépendants à l’alcool ont attendu entre 2 et 5 ans avant de solliciter leur médecin.
La raison majeure évoquée est une sous-estimation du problème. Les personnes interrogées déclarent aussi qu’elles considèrent cette maladie comme « un problème lié à une faiblesse, un manque de volonté » alors qu’il s’agit d’un phénomène de dépendance.
Il semble nécessaire de sensibiliser et d’informer les Français sur la dépendance à l’alcool et sur sa prise en charge via les solutions et les traitements existants afin de faciliter le dialogue avec leur médecin.
Plusieurs pistes sont envisageables :
- Mener des campagnes de sensibilisation afin d’aider les personnes concernées à en parler avec leur médecin.
- Former les professionnels de santé pour les inciter à engager le dialogue avec les personnes qui consultent, en leur donnant des clefs pour aborder ce sujet avec empathie, lever les freins à la prise de parole et mettre en place un suivi personnalisé.
Par Dr Catherine Solano le 30 Mars 2015, Source:
Communiqué de presse Lundbeck, 17 mars 2015, en quête OpinionWay
Crédit image : fotolia.com© ruslan_100
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